Véritables technologies "pollen", les N.T.IC. sont partout. Nul n'ignore plus les vastes stratégies industrielles et les dimensions commerciales pla-nétaires qu'elles véhiculent. Sans oublier, le statut de marchandise qu'elles confèrent à I'information et aux connaissances.

L'école, comme les familles, subit une pression très forte apparaissant comme un vaste marché pour les constructeurs de matériels. Les "politiques" ne tombent-ils pas dans une "technolâtrie" excessive, soumis à la pression de la question de l'emploi ? Cette vague multimédia déferle comme une garantie de la réussite scolaire et de la modernisation de nos institutions parfois "vieillottes" ... Ne soyons pas dupes, les Netdays s'inscrivent aussi dans ce contexte.

Devons nous en conséquence laisser les N.T.I.C. en dehors de l'école et plus généralement des espaces éducatifs ? Conscients pour les pratiquer, de leurs apports comme outils d'éducation, espaces de démocratie, leviers de transformation sociale et moyens d'échanges, nous répondons: Non.
Mais il y a urgence de poser des conditions et de les traduire en actes :
- En réaffirmant la primauté du projet par rapport à la technologie, donc la primauté des politiques publiques dans le domaine de l'éducation et de la culture par rapport aux politiques industrielles.
- En arrêtant les partenariats qui n'en sont pas, sans cahier des charges, sans approche négociée et équilibrée et qui en final ne représentent que la suprématie des marchands d'ordinateurs, de logiciels ou autres produits.
- En développant. au sein des lieux éducatifs, culturels et de loisirs, des espaces publics collectifs, garant d'une accessibilité pour tous qui n'abandonne pas les pratiques et usages à la seule sphère privée trop dépendante de la disparité des revenus familiaux.
- En engageant tout azimut, une formation critique des jeunes à l'image et aux multimédias afin qu'Internet demain comme des chaînes de télévision aujourd'hui ne devienne pas le chewing-gum des yeux et de l'esprit.

Dire cela, c'est poser les technologies de l'information comme enjeu culturel, nous attendons des responsables politiques qu'ils s'en saisissent en tant que tel. C'est notre rôle en tant qu'associations de jeunesse et d'éducation de les convaincre.

Christian Gautellier