Prises de position

POUR UNE ÉDUCATION AUX MÉDIAS ET AUX NOUVELLES TECHNOLOGIES
DE L'INFORMATION ET DE LA COMMUNICATION

Quelques remarques sur la situation actuelle

Aujourd'hui, les médias audiovisuels sont l'un des agents majeurs de la socialisation et de la culture des enfants et des jeunes.

La télévision est présente partout (près du quart des moins de 18 ans disposeraient d'un récepteur de télévision dans leur chambre !) ; les spectacles multimédia ont un succès grandissant, les jeux vidéo sont largement pratiqués par les jeunes et l'implantation de salles commerciales (certaines non dénuées de préoccupations pédagogiques) se développe dans les villes; le clip multimédia est devenu un véhicule privilégié de la promotion de la chanson.

Par ailleurs, une utilisation généralisée du téléphone (ventes record de téléphones portables, devenus cadeau banal fait aux jeunes) laissent présager de nouveaux et importants développements de cette présence du "télé-audio-visuel" au quotidien.

Et même si le micro-ordinateur (et l'accès aux réseaux) n'est pas encore généralisé concernant les enfants et les jeunes (23 % des familles françaises seraient tout de même équipées), les options de la plupart des gouvernements des pays développés ainsi que les efforts du monde économique pour élargir les marchés laissent prévoir un substantiel accroissement de la demande par une diversification et une multiplication de l'offre et une baisse constante des tarifs.

Cette présence forte des média audiovisuels auprès des jeunes et les facilités offertes de communications à distance jointes aux possibilités d'accès du plus grand nombre aux fonctionnalités élémentaires de la micro-informatique (y compris via les téléviseurs) ont toutes chances d'accentuer le rôle de nouvelles technologies de communication dans les processus de réussite des enfants et des jeunes.

Ainsi, on peut déjà pressentir que l'intégration - et par conséquent la réussite du plus grand nombre - passera, pour une partie non négligeable, par la capacité que chacun pourra développer pour s'approprier et maîtriser un usage quotidien de ces techniques.

Ce phénomène, qui témoigne de la " mutation informationnelle " de notre société, doit mobiliser les éducateurs; notamment ceux qui, affirmant la nécessité de la participation des enfants et des jeunes à leur propre éducation, rappellent l'importance et la nécessité du rôle d'accompagnement (de médiation !) que suppose tout apprentissage de la citoyenneté, surtout dans l'actuelle situation, largement engagée et favorisée par les médias eux-mêmes, où une confrontation consciente au réel devient de plus en plus problématique, l'expérience " vicariale " qui risque de se généraliser, tendant à se substituer à la relation au milieu et à l'expérience authentique.

Ainsi, en donnant une sorte de priorité aux pratiques de consommation sur les perpectives éducatives, les médias audiovisuels - et en tout premier la télévision - entrent en concurrence avec les institutions éducatives (famille, école, centres de loisirs ... ) et contribuent à créer l'illusion d'un lien social qui n'est peut-être qu'un faux sentiment de partage renforcé par le pouvoir fusionnel propre à l'image.

De la nécessité d'agir dans le temps libre

L'action éducative au service de l'enfant considéré comme une personne au coeur de son propre processus d'apprentissage - et qui doit progressivement apprendre à le maîtriser - a trouvé un cadre législatif favorisant dans le monde scolaire (par la Loi d'Orientation du 10 juillet 1989).

Mais, de nos jours, le temps libre est aussi l'un des champs avérés de l'éducation. La complexité liée à son approche tient autant à sa dispersion, dans le temps et l'espace, qu'à la difficulté d'organiser collectivement une action éducative pour tous dans un temps relevant de toute évidence de la sphère privée.

Par définition, le temps libre est un temps personnel et non contraint et l'action collective ne peut répondre qu'aux exigences et aux contraintes des goûts et motivations individuelles si elle veut prétendre à quelque efficacité.

Si son objectif même est de permettre l'appropriation de savoirs par le plus grand nombre ainsi que son accès généralisé aux richesses du patrimoine culturel, l'Education Populaire, dès ses origines, a choisi de le faire dans et par des pratiques sociales.

La maîtrise des nouvelles technologies de l'information et de la communication constitue, de ce point de vue, un enjeu majeur pour l'éducation des enfants et des jeunes ; ne serait-ce que parce que les instruments et les outils que développent ces technologies sont devenus l'un des moyens irremplaçables pour accéder à une masse d'informations devenues inaccessibles autrement.

Désormais l'information doit être mobilisable dans le temps et le lieu où elle devient élément de réponse à un questionnement ou une problématique, à la mise en oeuvre d'un projet ou d'une action. Les savoirs sont trop nombreux et souvent trop vite périmés pour s'accommoder d'une éducation encyclopédique.

Les N.T.I.C., de ce point de vue, tirent leur efficacité de l'indissociabilité des apprentissages techniques et méthodologiques.

Ces nouveaux moyens de communication entre les humains, puisqu'ils sont déjà largement utilisés dans la vie économique, administrative, culturelle, doivent... trouver une place équivalente dans la vie sociale, qu'elle soit reliée au travail ou qu'elle s'exerce dans les temps de loisirs.
* Le monde économique a bien compris cette nécessité d'une éducation de masse dans ce domaine, et pas seulement du point de vue de l'amélioration de la productivité.
* Le monde scolaire a pris et continue de prendre des dispositions dans ce sens.
* Peut-on se désintéresser des possibilités d'éducation qu'offrent les temps de loisirs alors même que toutes les analyses prospectives nous annoncent son accroissement massif dans un avenir proche ?

C'est à partir de ces considérations qu'EN JEU TÉLÉ situe ses objectifs comme ses actions.

Mais nous pensons qu'aucune action efficace n'a de chance de se développer si ce n'est à la convergence (la confluence !), de l'expression des enfants et des jeunes, de l'animation, de la formation, du débat et de la recherche.

La tâche est à ce point ambitieuse qu'elle ne saurait être menée sans une mise en synergie des tenants de ces différents secteurs. Et c'est de tels objectifs de convergence et de coopération que, de notre point de vue, les actions de la puissance publique devraient s'inspirer. Notamment en suscitant les initiatives et en se donnant les moyens de les accompagner en les soutenant dans le cadre de programmes génériques dans lesquels chaque partenaire (pouvoirs publics, institutions administrations, associations, individus ... ) pourrait trouver sa place la plus juste pour une participation citoyenne.

Rappeler quelques principes

Toute action d'éducation aux nouvelles technologies doit S'inscrire dans d'un projet de vie sociale qui l'englobe et la dépasse.

Le projet peut être individuel ou collectif mais il vise à une rencontre, un échange et/ou à l'initiation d'une action. Et comme l'on imagine mal le fonctionnement d'un club sportif sans rencontres avec d'autres clubs, l'initiation aux N.T.I.C. trouve sa justification au service d'une activité de communication rendue nécessaire par le développement d'un projet.

Les usages sociaux doivent rester au coeur des apprentissages techniques.

Toute action engagée pour une éducation aux nouvelles technologies ne peut se donner pour fin l'acquisition de savoir et de savoir-faire techniques.

Des connaissances pratiques et théoriques seront forcément nécessaires à un moment ou un autre, mais elles doivent rester un moyen visant un objectif plus large, lié à la vie même des intéressés (ou d'un groupe).

Ainsi, par exemple, un atelier qui n'aurait d'autres fins que techniques ne saurait conduire qu'à une sélection élitiste, alors qu'il s'agit tout au contraire de viser le plus grand nombre (dont une nécessaire élite émergera, nécessairement, de toute façon!).

L'Éducation aux N.T.I.C. est indissociable de l'éducation aux médias.

Ce qui est essentiel c'est "ce qui circule" et les raisons qui motivent cette circulation. L'éducation aux N.T.I.C. doit privilégier les contenus, leurs genèses et s'attacher à faire comprendre qui est à l'origine de l'information, quelle intention (ou -projet) a présidé à sa mise à disposition via les N.T.I.C.

Comme pour tout média, aucune appropriation des contenus n'est possible sans la connaissance des conditions politiques et économiques qui ont présidé à leur élaboration, leur traitement et leur circulation, c'est à dire une réflexion sur le rôle des technologies dans la société; condition sine qua non de leur maîtrise.

La maîtrise de l'écrit reste une condition essentielle de l'accès aux N.T.I.C.

D'abord parce que, jusqu'à preuve du contraire, le langage reste le support incontournable de la pensée et que la circulation de l'information sur les réseaux est - et restera sans doute encore longtemps - massivement textuelle.

Par ailleurs, dans le multimédia, le texte est bien souvent la clé et le lien des informations transmises par le son et l'image dont il crée une "valeur ajoutée" et dont il oriente le sens.

L'éducation à l'image reste une pierre angulaire de la maîtrise par les enfants et les jeunes de ces N.T.I.C. surtout à une époque où l'image peut être parfaitement synthétique.

Parce qu'elle est d'un accès plus directement sensoriel, parce qu'elle ne laisse que peu de traces de sa construction, parce que; notamment grâce à la télévision, elle développe une attitude de spectateur, l'image s'adresse plus à l'émotion qu'à la raison.

Parce que son rapport ambigu au réel développe une double illusion: réaliste, elle semble " vraie ", intime, mais sa réception en "quasi-perception" reste tributaire de données affectives, voire inconscientes.

Comprendre une image, c'est être capable de la décoder et pour ce faire de s'en distancier.

L'éducation aux N.T.I.C. doit être prioritairement une éducation au multimédia.

Les écrans sont et seront de plus en plus le lieu de transit de ce que véhiculent les N.T.I.C.

Les savoir-faire du domaine de la micro-informatique, s'ils sont, à minima, nécessaires restent très secondaires.

Une telle éducation suppose que dans un même temps on s'intéresse à l'image, au son et au discours, composants d'une forme largement répandue du langage humain.

Définir les champs d'une éducation aux N.T.I.C.

Il convient sans doute de choisir les thèmes prioritaires de telles actions d'éducation aux médias ainsi que les formes qui ont le plus de chance d'offrir des activités apparaissant aux enfants et aux jeunes comme une aide dans l'organisation et l'amélioration de leur vie quotidienne.

Des centres d'intérêts paraissent favorables à une telle stratégie

L'exercice des droits des enfants et des jeunes, notamment ceux affirmés par la Convention Internationale des Droits de l'Enfant (CIDE) devrait conduire à:
- Mobiliser l'expression en la sollicitant à partir de ces moyens modernes et efficaces de communication.
- Rendre concrète cette expression en créant les conditions de l'échange et du débat.
- Aider les enfants et les jeunes à désigner, situer, s'approprier trouver et faire usage de l'information adaptée à leurs projets.

La défense du jeune consommateur devrait conduire à:
- Utiliser les N.T.I.C. pour instaurer le dialogue entre les jeunes et les médias.
- Faire vivre des réseaux de jeunes en liaison avec le Centre National de la Consommation et établir des rapports critiques réguliers sur les médias (en particulier radio et télévision)
- Imaginer un système permettant la communication entre des regroupements, de jeunes téléspectateurs et les instances de régulation, particulièrement le CSA.
- Mettre en place des moyens permanents de dialogue entre les jeunes téléspectateurs et les chaînes de télévision et de radio.

L'éducation aux médias devrait conduire à:
- Offrir à tous les enfants et les jeunes des fonctions d'accueil, d'information et d'orientation leur permettant d'imaginer et/ou de faire vivre des projets (individuels ou collectifs) qui s'appuieront sur les N.T.I.C., tant pour leur conception que leur réalisation et leur suivi..
- Mettre en place des formations ouvertes à tous permettant aux enfants comme à leurs parents, de maîtriser les techniques nécessaires à leurs projets.
- Produire des images.
Il ne s'agit pas là de participer à une quelconque formation en vue de préparer, même de façon lointaine, à une profession, mais d'utiliser les exigences et les contraintes de la fabrication d'images dans le but de communiquer. Ce type d'activité est bien connu des éducateurs comme très efficace pour apprendre à décoder les images par la pratique de l'opération inverse. Et si elle présente l'inconvénient d'être très critiquée par les professionnels, elle est pourtant doublement intéressante car non seulement elle contribue à un éducation du regard (et de l'esprit critique) mais encore elle peut tout naturellement s'inscrire dans des pratiques sociales.

L'apprentissage de la citoyenneté devrait conduire à:
- Utiliser plus systématiquement les N.T.I.C. parce qu'elles sont un outil nouveau et incomparable d'organisation de la vie sociale, parce qu'elles permettent le contact rapide, la circulation en réseau, l'accès à toutes sortes d'informations, l'échange de toutes sortes de documents (écrits-même à la main-, sonores, graphiques, ... ).

De plus, la relation ludique que l'on peut avoir avec elles ajoute à la motivation. En permettant aux enfants et aux jeunes de communiquer à l'instant même de leurs préoccupations avec tel ou tel responsable politique, social ou culturel (de nombreuses expériences existent), on crée une invitation permanente à être actif dans la Cité.

Et l'on imagine facilement tous les développements que l'animation pourra tirer de ces pratiques pour une éducation à la démocratie.

Créer un cadre contractuel pour les initiatives locales

A partir de ces propositions, les initiatives devraient pouvoir s'inscrire, simultanément, dans des perspectives économiques, sociales et culturelles se donnant pour objectif une meilleure utilisation par le plus grand nombre d'enfants et de jeunes de ces nouvelles technologies de l'information et de la communication dans leur vie quotidienne, à partir de leurs temps de loisirs

Ainsi, il nous paraît souhaitable que soit favorisée toute initiative dès lors qu'elle s'inscrirait dans un dispositif prévoyant un cadre contractuel fondé sur:
* des objectifs précis:
- L'enfant est considéré comme acteur de projets le concernant et les N.T.I.C. sont envisagées comme l'outil de sa réalisation en même temps que de son insertion dans la vie sociale.
- Les N.T.I.C. doivent permettre aux enfants et aux jeunes de connaître leur environnement, de s'y orienter pour y agir.
- Elles doivent permettre aux adultes de mieux connaître et prendre en compte la situation et les besoins des enfants.
- Elles sont utilisées comme (nouvel) outil (parmi d'autres) de la régulation des relations enfant/adultes, enfant/environnement.
* des garanties de coopération entre les acteurs locaux du champ politique, social ou culturel.
Dans ce cadre, aucune action ne pourrait naître sans qu'elle soit dès l'origine conçue pour fonctionner en s'appuyant sur des réseaux associatifs, techniques, institutionnels, etc.
* une logique de continuité:
une initiative dans ce domaine ne peut s'inscrire avec succès dans une logique de "coup" (médiatique, politique ou autre), les chances de réussite et de développement d'une action éducative résidant de façon directe dans sa longévité.
Il est donc essentiel de prévoir dès le lancement de toute action et particulièrement au plan économique, les relais qui lui permettront de s'inscrire dans la durée. L'opération JTA devrait, à ce sujet, servir à la mémoire !).
Il ne suffit pas de réunir du matériel dans un local, il faut aussi installer le fonctionnement de ce lieu au coeur d'un dispositif humain, matériel, technique et administratif.

Conçu pour faciliter l'intégration, un tel dispositif ne peut exister à la marge de la vie sociale et doit s'appuyer sur des moyens humains et matériels indissociables.

Des espaces d'éducation aux nouvelles technologies d'information et de communication

Permettre aux enfants et aux jeunes de s'approprier et d'utiliser ces nouveaux outils pour leur propre développement et la construction de leur personnalité et de leur culture suppose la possibilité d'un contact, voire d'une utilisation quotidienne de ces techniques.

Déjà, à l'école, des dispositions sont prises dans ce sens. Mais l'école ne remplace pas l'expérience de la vie quotidienne des enfants dont elle n'est qu'une part, certes importante les jours de classe, mais qui ne représente sur une année qu'une petite part de ses temps de vie (un peu plus de 10%).

Les aides qui pourraient leur être proposées lors des temps non contraints n'en seraient que plus déterminantes, surtout dans une société où le " travail " n'est plus considéré, à tort ou à raison, comme l'activité essentielle de l'intégration sociale.

Ainsi, la création d'espaces d'éducation aux nouvelles technologies pourrait s'avérer pertinente.

Installés dans des lieux de loisir ou de culture, ou dans n'importe quel autre endroit où s'exercent des relations sociales, ces espaces pourraient se présenter comme un moyen efficace pour réduire les inégalités d'accès.

Ouverts à tous les âges mais comportant des accueils spécifiques pour les enfants et les adolescents, multi-fonctionnels, ces espaces pourraient être tout à la fois des centres d'information, des organismes d'aide au projet en utilisant les N.T.I.C., des lieux de formation aux techniques d'information et de communication, des carrefours d'échanges et de débats sur le contenu véhiculé par les médias, des ateliers d'apprentissage de l'image (analyse et production)...

Ils fonctionneraient de. façon autonome mais en liaison avec les institutions locales avec lesquelles ils pourraient, se mettre en complémentarité, voire en subsidiarité.

De tels centres pourraient faire l'objet d'une convention entre plusieurs niveaux territoriaux, seraient placées sous la tutelle de Jeunesse et Sport qui les installerait sur la base d'une Charte et d'un contrat et qui en contrôlerait le bon fonctionnement. Ils pourraient trouver une part de leur financement, au prorata de leur taux de fréquentation, à partir de fonds publics et d'une redevance prélevée sur les ventes de matériel (à l'image des taxes aéroportuaires pour la sécurité.)

Ainsi, cette action éducative grand-public prendrait la forme d'une campagne nationale permanente pour l'appropriation et la maîtrise des N.T.I.C. et s'appuierait sur le principe de solidarité au travers de la participation de l'État, des collectivités territoriales, des entreprises et des consommateurs.

Une telle initiative, lancée sur l'ensemble du territoire, pourrait être engagée à partir de quelques sites pilotes, dans la perpective d'une expansion géographique annuelle, dans le cadre d'une progression quantitativement programmée et se fixant pour échéance une durée de cinq ans. Une telle durée étant prévue pour permettre l'invention et la mise en place de nouveaux métiers dans des perpectives de développement social et culturel.

Le dispositif "emploi-jeune" pouvant être mis à contribution dans ce sens.

L'ampleur comme la rapidité nécessaires à la réussite d'un tel projet exige que celui-ci soit mené comme une opération, avec des objectifs, des cibles, des moyens logistiques et financiers, un contrôle rigoureux et permanent de l'utilisation des moyens mis en oeuvre, des échéances et une évaluation de l'impact sur les publics concernés.

La Recherche

De nombreuses études sont menées sur les représentations et l'influence des médias sur les enfants, tant dans un cadre universitaire par des étudiants en maîtrise ou en doctorat que dans celui de laboratoires (en sciences humaines, semio- linguistique, économie...).

Celles qui portent sur les pratiques et les effets des N.T.I.C. sont peut-être moins nombreuses.

En tout état de cause, il est important que les informations puissent circuler entre le monde de la recherche et celui de l'animation socioculturelle et/ou de l'éducation populaire.

En privilégiant une perpective éducative, il est sans doute souhaitable qu'un plus grand nombre d'études puissent se faire en liaison avec l'animation, par exemple dans le cadre de recherches-action dans lesquelles l'animation offre des terrains vivants de recueil d'information aux chercheurs qui, en retour, mettent à la disposition des animateurs leurs hypothèses, leurs analyses et, quand cela se trouve, les résultats avérés de leurs recherches.

Ces diverses propositions n'ont pas d'autres but que de contribuer à la promotion d'une éducation aux médias et aux technologies de l'information et de la communication. Parce que nous sommes persuadés que l'appropriation et la maîtrise par les enfants et les jeunes ne pourra se faire que par une large mobilisation des éducateurs et plus généralement des adultes.

D'une certaine façon, cette conquête doit être l'affaire de tous, sauf à accepter que ces N.T.I.C. restent au service d'une partie seulement de la population et que la plus large masse reste soumise à une forme de "domination par les écrans".

Les écrans , ça nous regarde et le rôle de Jeunesse et Sport dans leur maîtrise par les enfants et les jeunes nous semble pouvoir être déterminant pour peu qu'une politique volontariste d'aide au développement des actions d'éducation dans ces domaines soit clairement affirmée et pleinement assumée.

Pierre CAMPMAS, Président de l'association Nationale EN JEU TÉLÉ