Chacun sait aujourd’hui la place croissante qu’occupent les écrans et les réseaux de toute nature dans la vie quotidienne. La numérisation accélère la production, la circulation, l’unification et la concentration des informations. Banques de données, télévisions et jeux vidéos, cédéroms, réseaux internet… deviennent des vecteurs importants de l’information, des services, de la culture et de la connaissance. Peuvent-ils être aussi des supports nouveaux de la créativité et de l’expression ?

Cette profusion appelle plus que jamais des références fortes, des aptitudes au discernement et à la critique, des contenus de qualité, une éducation permanente au langage des images et au multimédia. Les enfants et les jeunes sont particulièrement concernés par ces exigences et les démarches nouvelles qu’elles impliquent.

Pour cela, il était important que les Francas, les Ceméa, l’Anacej hier, la FCPE et la Ligue de l’enseignement aujourd’hui, d’autres demain se rassemblent dans une même volonté de comprendre, d’expliquer cette société dite de l’information et d’en être acteur.
En effet, il ne s’agit pas tant de créer une cité numérique que de réinventer la cité. Les technologies de communication et de l’information modifient profondément et massivement l'économie, le travail, l'accès aux connaissances et les rapports aux autres, à l’espace et au temps. Pour autant, elles n’ont de véritable raison d’être qu’au service de la culture, d’une plus grande justice sociale et de toujours plus de démocratie. C’est une véritable bataille de l'alphabétisation numérique, de l'éducation aux images et de l’appropriation civique des réseaux de communication que nous devons engager ensemble, en commençant par les enfants.

Il s’agit bien de favoriser la compréhension et la mise en débat de l’impact politique, économique, social et culturel des technologies de l’information, de développer leurs usages sociaux, éducatifs et culturels. En prenant garde que le fossé ne se creuse entre ceux qui auront les clés pour pénétrer dans cette nouvelle cité et ceux qui seront ghéttoïsés à sa périphérie.

Éric Favey, Secrétaire national de la Ligue de l’enseignement